Les identités différentielles comme trompe-l’œil d’une politique de discrimination et d’exclusion au Nord-Cameroun. Le faux débat des unités dites islamo-peule et Kirdi dans la sociosphère politique locale.
Résumé
Le politique a souvent usé des identités différentielles comme moyen d’accumulation et de déploiement. Généralement et dans certaines circonstances, la participation politique conséquente s’articule autour de la capitalisation des identités différentielles (ethnies, religion, culture, etc.) qui paraissent foncièrement porteuses d’une unité organique ultime et totale. Cependant, à la faveur d’une étude approfondie des structures internes de ces identités, on se rend compte que leur présupposé unité organique demeure une simple fabrication utilitaire servant de tremplin à la défense d’intérêt conjoncturel, égoïste et parfois irréfléchi d’un groupe restreint. Le Nord-Cameroun est le foyer d’une telle pratique. Ainsi, dans quelle mesure peut-on dire que les identités différentielles ne rendent pas compte de l’unité organique des groupes socioculturels au Nord-Cameroun dans un contexte politique national marqué par une forte croyance à la bipolarité de sa sphère politique ? En considérant comme champ d’observation la société politique du Nord-Cameroun, nous tenterons dans cet article de décrire l’essence et la portée des identités différentielles en présence. La méthodologie est basée sur la pluri- et la transdisciplinarité qui privilégient la démarche critique dans l’analyse de données pour autant que les faits et phénomènes politiques soient délicats.
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