Du destin ou de la tragédie: De la jouissance dans l’écriture à la condamnation par le mal dans «L’Attentat» d’Assia Djebar ; Analyse sémiotique
Résumé
Les années 90 annoncent une ère « nouvelle » dans le champ littéraire algérien. Comme tout intellectuel, Assia Djebar s’engage sur les sillons de la dénonciation. Elle dira dans Le Blanc de l’Algérie : « Je me suis pourtant mue que par cette exigence-là d’une parole devant l’imminence du désastre. L’écriture et son urgence ». (Djebar, 1995 : 272). Elle affirmera encore : « mon écriture romanesque est en rapport constant avec un présent, je ne dirais pas toujours de tragédie mais de drame ». Ecriture d’urgence, parole devant l’imminence du désastre, … autant d’expressions employées pour parler de cette littérature. Les événements qui ensanglantent l’Algérie depuis presque deux décennies (le cauchemar continue même de nos jours en redoublant de férocité avec des attentats suicides perpétrés par des « Islamikazes ») alimentent la fiction. Ils ont une incidence certaine sur le développement thématique et discursif par la mise en place de nouveaux actants sujets : actants actifs et responsables du désastre et actants témoins de ce désastre.
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PDFRéférences
Bibliographie :
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Notes :
- Propos parus In revue Algérie Littérature/ Action, n°1, mai 1996.
- La notion de sujet est définie par Coquet comme étant un acte susceptible de juger, capable d’affirmer son méta-vouloir.
- Le masque est considéré comme un accessoire de conversion de l’acteur en personnage de théâtre qui présuppose le jeu. Gérard Genette d’ailleurs le confirme lors de l’analyse du pseudonyme dans le cadre d’une œuvre littéraire. Il dit « Je comptais rappeler aussi que son domaine d’exercice, parmi les arts, est essentiellement circonscrit à deux activités : la littérature et, loin derrière, le théâtre (les noms d’acteurs), élargi aujourd’hui au champ plus vaste du show business. […]. Je comptais encore m'en étonner, et chercher les raisons de ce privilège: pourquoi si peu de musiciens, de peintres, d'architectes? Mais au point où nous en sommes, cet étonnement serait par trop factice: le goût du masque et du miroir, l'exhibitionnisme détourné, l'histrionisme contrôlé, tout cela se joint dans le pseudonyme au plaisir de l'invention, de l'emprunt, de la métamorphose verbale, du fétichisme onomastique. », Seuil, éditions du Seuil, Paris, 1987, p. 57. L’adoption d’un pseudonyme engage un jeu ou une fictionnalisation. Or, l’actant n’éprouve pas le vouloir jouer mais celui de dire vrai donc être témoin direct et fiable.
-La combinaison modale vps-d, vouloir, pouvoir, savoir et devoir.
-La transfocalisation est à définir comme le changement de point de vue des écrivains à travers une œuvre. En d’autres termes, ce sont les transformations possibles apportées à une œuvre antérieure.
-Nous empruntons l’expression à Umberto Eco.
- L’instance d’origine est pour J.-C. Coquet « Ce «personnage», qui n’est pas la personne physique, est l’instance d’origine du discours, l’auteur, celui dont le nom est inscrit sur la jaquette d’un livre ou, dans un domaine connexe, qui signe une toile, une sculpture ou une partition... L’auteur transcrit, volontairement ou malgré lui, son expérience du monde. », « La sémiotique des instances », conférences de Linguistique en Sorbonne - EA 4089, Sens, Texte, Histoire (dir. O.Soutet), Paris, 13 mars 2008.
Renvois
- Il n'y a présentement aucun renvoi.